L’AMTM a annoncé son défi 2018 au Salon International de l’Agriculture
En 2017, après la validation de la candidature de la France, en février, en Nouvelle-Zélande, le premier record de France à deux tondeurs avait été réalisé avec 1328 agneaux tondus en 9 heures de travail effectif. En 2019, Le Dorat (87) accueillera le championnat du monde de tonte de moutons, une première en France. Mais, pour patienter, Christophe Riffaud et l’équipe de l’Association pour le Mondial de Tonte de Moutons organisent un nouveau défi en 2018, les vendredi 8 et samedi 9 juin, au Marché au Cadran des Hérolles (86) : les 24 heures de la tonte.
Les 24 heures de la tonte : une annonce faite au Salon International de l’Agriculture
Christophe Riffaud, président de l’Association pour le Mondial de Tonte de Moutons, avait évoqué la genèse et les grandes étapes qui avaient marqué l’année 2017 : la validation de la candidature de la France, en Nouvelle-Zélande et le record de France de tonte de moutons. Il avait ensuite présenté le grand projet de l’association pour 2018 : Les 24 heures de la tonte ! Les vendredi 8 et samedi 9 juin, au Marché au Cadran des Hérolles (86), 2500 moutons seront mobilisés pour ce nouveau record, sous le contrôle de six juges, dont deux juges internationaux gallois, un juge international français et un juge norvégien, très impliqués dans le World Council, ainsi que deux autres juges français. Christophe Riffaud, lors de cette présentation, avait rappelé l’importance fondamentale du soutien apporté par la filière ovine avec la Fédération Nationale Ovine, Interbev, la chambre d’agriculture… les partenaires publics et privés tels que le Crédit Agricole.
Une organisation rendue possible grâce aux partenaires mobilisés
Nombre de partenaires avaient tenu à être présents pour faire part de leur totale implication dans ce projet hors normes. Pour Jean-Christophe Roubin, Directeur de l’agriculture du Groupe Crédit Agricole S.A et Bruno Tardieu, Président de la caisse régionale Centre Ouest du Crédit Agricole «c’était une évidence que le Crédit Agricole soit aux côtés de l’AMTM pour concrétiser ce projet qui semblait démesuré au départ. L’association contribue à la valorisation du métier de tondeur, tout autant qu’à l’incitation des jeunes à adhérer à ces métiers et à s’installer, en plaçant, sous le feu des projecteurs, la ville du Dorat, ses environs, et, de fait, la région Nouvelle Aquitaine».
En France, le cheptel ovin est composé de 7 millions de têtes. Nouvelle Aquitaine est la deuxième région ovine avec 1.365.000 moutons (dont 220.000 sur la Haute-Vienne) et la première pour la viande, avec un cheptel de 499.000 brebis allaitantes. Geneviève Barat, vice-Présidente de Nouvelle-Aquitaine en charge de la ruralité, a évoqué «la qualité de l’élevage ovin et bovin de ce territoire. Première région agricole de France, première région ovine allaitante, véritable ferme de l’Europe, le championnat du monde de tonte de moutons au Dorat, en Nouvelle Aquitaine, s’inscrit dans ces évènements qui témoignent de l’excellence française».
L’AMTM souscrit pleinement à cette logique de rayonnement de territoire. L’équipe de l’association a donc choisi d’organiser sa prochaine manifestation majeure de 2018, au Marché au cadran des Hérolles, dans le département de la Vienne. Au-delà de la visibilité apportée à la ville du Dorat, dont se félicite son maire, Bernard Magnin, Jean-Marc Guillot, président du Marché au Cadran, a souligné «l’engouement fédérateur qu’il ressent aujourd’hui autour de ce championnat du monde et l’évidence que représentait l’implication du Marché au cadran pour ces 24 heures de la tonte, autre grande première française ».
Jean-Claude Leblois, président du Conseil Départemental de Haute-Vienne, a vivement complimenté «l’engagement énorme d’une équipe de bénévoles, mobilisés autour de leur charismatique président, qui ont su transformer leur rêve en réalité, pour toute la filière mais, aussi, pour tout l’écosystème territorial. Ce projet, qui semblait utopique, est en passe de devenir LE projet d’un territoire et d’une profession». Le sénateur de la Haute-Vienne, Jean-Marc Gabouty, en ce sens, a remercié Christophe Riffaud «d’avoir eu l’audace d’une idée aussi remarquable et dont l’initiative doit être marquée». Il a insisté sur «l’importance de prendre son destin en main, encore plus dans ces zones rurales, pour mettre en lumière tous les atouts de cette région, dont l’élevage fait pleinement partie». Marion Saade, directrice adjointe de la DDT Haut-Vienne, a témoigné «de l’écoute totale et de l’appui que les services de l’Etat sont vigilants à apporter à ce projet majeur, porté par l’énergie communicative impulsée par tous les bénévoles engagés».
Les 24 heures de tonte, les Hérolles, Coulonges (86)
Le vendredi 8 juin à partir de 18 heures et le samedi 9 juin 2018, jusqu’à 18 heures, au marché au Cadran des Hérolles, à Coulonges (86), l’Association pour le Mondial de Tonte de Moutons organisera « Les 24 heures de la tonte ». Pendant 24 heures, deux équipes s’affronteront, dans ce petit village de la Vienne, haut lieu emblématique agricole. Chaque équipe sera formée de trois tondeurs : une femme, un open* et un senior*. La première équipe sera composée de Christophe Riffaud, Gilles Grancher et Eléonore Resneau, la seconde de Pierre Grancher, Hugues Lachaume et Jalle Resneau. Les tondeurs commenceront à 18 heures, le vendredi et finiront à 18 heures, le samedi, avec des pauses de quatre heures leur permettant de maintenir un rythme intense. Leur objectif sera de tondre un maximum de brebis en 24 heures de travail effectif, sur quatre runs (sessions de tonte) de deux heures. Chaque compétiteur tondra donc respectivement 8 heures. Pour cet événement, l’AMTM a prévu 2500 brebis en partenariat avec les éleveurs du département. Ce sera aussi l’occasion de promouvoir le championnat du monde de tonte de moutons qui aura lieu en 2019, à Le Dorat (87).
*Catégorie Sénior : tondeurs expérimentés dont les meilleures journées de travail n’excèdent pas 150 Mérinos, 250 brebis race à laine ouvertes et 400 Lacaunes.
*Catégorie Open : tondeurs perfectionnés d’un haut niveau international dont les meilleures journées de travail dépassent les scores Séniors
Le prolongement du record de tonte 2017
En juillet 2017, Christophe Riffaud et Julien Dincq s’étaient fixé le challenge de tondre un minimum de 1000 agneaux, en 9 heures de travail effectif, sur cinq runs. En France, aucun record à deux n’avait encore été validé. Ils l’ont réussi, et même dépassé largement, en tondant 1328 agneaux. En juin 2018, l’équipe de l’AMTM se lance un nouveau défi, encore plus sportif et compétitif. Ces deux jours seront lourds en pression et en endurance. La performance physique sera plus intense, le poids d’une brebis étant plus conséquent. La technique utilisée sera différente de celle utilisée lors de la tonte d’un agneau. Les tondeurs devront tondre un maximum de brebis en deux heures de tonte pendant quatre sessions. Une pause de quatre heures sera accordée entre chaque session. La difficulté majeure sera de maintenir l’engagement, pour chaque équipe, après une longue pause qui aura refroidi les muscles. Cette compétition sera validée par deux juges du Pays de Galles, Martyn David et Arwyn Jones, un juge de Norvège, Sven Reiersen, Klaus Kiefer, juge français et international ainsi que Gilles Penot et Philippe Gayet.
Le marché au cadran
Les 24 heures de la tonte auront lieu au Marché au cadran des Hérolles, lieu incontournable et emblématique de la filière viande, créé par les éleveurs pour les éleveurs. Les négociants, les éleveurs bovins ou ovins et même des visiteurs s’y retrouvent. Le marché fonctionne sur le principe d’enchères électroniques montantes. Il permet de garantir l’anonymat, la garantie de paiement sous 48 heures et la transparence des cours. Construit en 2015 à l’initiative d’éleveurs et de la communauté de communes de Montmorillon, c’est un des marchés au cadran les plus récents, en France.
Les compétiteurs
Catégorie Sénior : tondeurs expérimentés dont les meilleures journées de travail n’excèdent pas 150 Mérinos, 250 brebis race à laine ouvertes et 400 Lacaunes.
Catégorie Open : tondeurs perfectionnés d’un haut niveau international dont les meilleures journées de travail dépassent les scores Séniors
Equipe 1 :
Christophe Riffaud – (Catégorie Open), 39 ans, tondeur professionnel depuis 1999, éleveur de vaches limousines, depuis 2003, sur la commune de Le Dorat (87), et Président de l’AMTM. Il a été champion de France, en 2013, présent plusieurs fois en équipe de France pour les concours français et le tournoi des 6 nations. Christophe a porté les couleurs de la France lors de deux championnats du monde : en 2010, au Royal Welsh, au Pays de Galles, et en 2014, en Irlande, à Gorey. Il a également été le premier Français en finale à l’étranger, en Irlande, en 2015.
Gilles Grancher – (Catégorie Senior), 21 ans, originaire de Sisteron, dans les Alpes de Haute-Provence. Il a passé un Bac Pro agricole à Gap, puis a commencé un BTS auquel il a mis fin au bout d’un an pour se consacrer essentiellement à la tonte, en avril 2015. Depuis, il a tondu dans plusieurs pays : France, Australie, Nouvelle-Zélande, Sardaigne et Écosse, pays où il pratique aussi sa passion pour la pêche. Il souhaite continuer de tondre pendant encore quelques années puis espère s’installer en tant qu’agriculteur.
Eléonore Resneau – (Catégorie Fille), 28 ans, bergère et fromagère, elle élève 80 brebis laitières, dans la Drôme, depuis 6 ans. Issue d’une grande famille de tondeurs, elle tond depuis 12 ans, principalement dans le sud-est de la France. Elle a aussi remporté plusieurs compétitions féminines, en France et au Pays de Galles. En janvier dernier, elle a été la première senior sur un concours, en Nouvelle Zélande.
Equipe 2 :
Pierre Grancher – (Catégorie Open), 23 ans, originaire de Manosque. Il est fils de tondeur et éleveur de brebis. Installé en Creuse depuis 1 an, Pierre a commencé à tondre dès ses 19 ans, en Provence et dans le Limousin. Il a tondu deux saisons en Nouvelle-Zélande où il a effectué un stage de perfectionnement. Depuis 5 ans qu’il tond, Pierre compte déjà 150 000 moutons à son actif.
Hugues Lachaume – (Catégorie Senior), 26 ans, est en charge, depuis le 1er avril 2017, d’une exploitation agricole sur la commune du Dorat (87), avec 600 brebis. Il est tondeur professionnel depuis 2012.
Jalle Resneau – (Catégorie Fille), 38 ans, originaire de la Loire. Elle a été quatre fois championne de France féminine. Elle a participé au championnat du monde de Wool-handling (compétition de tri de laine) à Masterton, en Nouvelle-Zélande, en 2012, une première pour les Français. Elle a également remporté la catégorie Senior au championnat de France en 2016.
Programme
Vendredi 8 juin
18 heures 00 : début de la compétition
animations musicales et festives avec Diapason Banda de Magnac-Laval
Samedi 9 juin
18 heures 00 : fin de la compétition
18 heures 30 : remise des diplômes
19 heures 00 : soirée animée par “les Insupportables” et marché des producteurs
Restauration sur place et buvette pendant les deux jours
LE MOT DU PRESIDENT
« Après 40 ans d’existence, le championnat du monde de tonte de moutons va, pour la première fois, en 2019, se dérouler en France. Suite à plus de deux ans de réflexion, l’équipe ayant organisé les championnats de France et le tournoi des 6 nations en 2013 se sentait capable de relever le défi. Un collectif composé de membres de l’ATM (Association des Tondeurs de Moutons), mais pas uniquement, va créer, le 8 décembre 2015, l’AMTM, Association pour le Mondial de Tonte de Moutons, dont le siège se situe à Le Dorat. Les envies étaient plurielles : vouloir mettre la France en avant, faire découvrir notre territoire, notre agriculture, notre savoir-faire… à travers un métier, indispensable pour le bien-être animal, et qui est aussi un sport encore peu connu par la population française. L’année 2016 a eu pour objectif de monter un dossier de candidature pour le présenter, sur le même principe que les Jeux Olympiques, devant la commission internationale du World Council réunie le 8 février 2017 lors des Championnats du Monde de Tonte, en Nouvelle-Zélande. Fort du travail mené, de l’ensemble des bénévoles impliqués à nos côtés, et de tous les partenaires mobilisés, cet événement sera une réussite. Les 5.000 moutons nécessaires pour le concours sont présents autour de Le Dorat et auront été sélectionnés pour être homogènes. Les partenaires institutionnels et privés nous soutiennent financièrement et nous permettront de boucler le budget de 750.000 € nécessaire à la bonne organisation du mondial 2019. Les offices de tourisme sont prêts pour la réservation des hébergements en hôtels, chambres d’hôtes, campings, mais, aussi, pour nous accompagner dans la diffusion de l’information.
PRESENTATION DE L’ASSOCIATION
C’est en 2013 que tout a commencé pour la ville du Dorat, Christophe Riffaud et ses acolytes. Ces tondeurs professionnels, éleveurs de moutons, ou juste passionnés de concours de tonte ont organisé les Championnats de France de tonte et le tournoi des 6 nations, sur leur territoire, haut lieu de l’élevage ovin en Limousin. En juillet 2013, cet évènement incroyable, étalé sur 2 jours, a regroupé 150 tondeurs, 60 partenaires, 1800 brebis, un village sur la filière laine… Cette petite ville de moins de 2000 habitants a donc vécu au son des tondeuses et des encouragements des 10.000 personnes présentes !
Sur cette réussite -et après 2 ans de réflexion-, Christophe Riffaud, entouré des bénévoles motivés de 2013 et d’autres, séduits par le challenge proposé, a décidé de lancer un pari fou : réaliser les Championnats du Monde de tonte de moutons en 2019, à Le Dorat. L’Association pour le Mondial de Tonte de Moutons est ainsi née, le 8 décembre 2015. Les membres composant cette association viennent de tous horizons professionnels, de toutes les régions de France. A partir de là, le temps était compté. Il restait un an pour préparer une candidature solide. Ce Championnat du monde, c’est 5000 animaux à anticiper, 300 tondeurs et accompagnants à loger, 30.000 personnes à accueillir et à restaurer. Dans un pays où la tonte est peu connue, et encore moins reconnue comme un sport, l’équipe mobilisée avait du pain sur la planche. Aussi, toutes les occasions de faire parler de la tonte et du projet ont été saisies. Le Salon International de l’Agriculture à Paris, en février 2016, en a été le début. Se sont enchaînées toutes les grandes manifestations agricoles nationales, mais aussi les plus locales, qu’elles soient d’envergure régionale, départementale ou bien communale. Tous les types de publics avaient besoin d’être sensibilisés sur le sujet, que ce soit pour comprendre ce qu’est la tonte mais, aussi, quels en sont les objectifs. Car voilà l’idée : faire véhiculer l’information par le bouche à oreille, faire parler de l’AMTM par tous les canaux et réseaux possibles. C’est par ce biais que le projet a pu prendre de l’envergure pour attirer les partenaires financiers, deuxième enjeu majeur.
Le championnat du monde et les 24 heures de la tonte, sous le haut patronage du Ministère de l’Agriculture
En 2017, la candidature de la France a été validée à Invercargill, en Nouvelle-Zélande. En 2019, le Dorat (87) accueillera le championnat du monde de tonte de moutons, une première en France. Le 23 avril 2018, l’AMTM recevait le courrier du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation indiquant que Monsieur le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert, acceptait volontiers d’accorder le haut patronage du ministère au championnat du monde de tonte de moutons.
Tondeur, un métier physique et technique
Le métier de tondeur professionnel est revendiqué, en France, par environ 200 tondeurs regroupés au sein de l’Association des Tondeurs de Moutons – ATM – seule structure, totalement indépendante, fédérant les professionnels. Elle a trois principaux secteurs d’activité :
- La formation des aspirants tondeurs par des tondeurs instructeurs,
- L’organisation de concours de tonte nationaux et internationaux,
- La publication d’une revue professionnelle « Déshabillez-moi ».
Le métier de tondeur ne demande pas spécialement une force phénoménale mais, plutôt, une bonne endurance au travail physique, une souplesse du dos et de toutes les articulations et un bon contact social. La technique de tonte la plus utilisée, et préconisée par l’ATM, est la méthode «bowen» dite «méthode néo-zélandaise». L’ATM réalise l’édition d’un petit livret, fourni aux stagiaires lors des stages d’initiation de tonte. Cette méthode allie au mieux l’efficacité du travail sur toutes les races ovines, le respect de l’animal et l’aisance du tondeur (diminution de la fatigue). Elle rend également le tri et le ramassage de la laine particulièrement facile
Un métier à discipline sportive
En 1958, en Nouvelle-Zélande, un groupe de jeunes éleveurs de moutons a eu l’idée d’organiser un concours de tonte. Les tondeurs de toute l’île au Nuage Blanc sont venus rivaliser de vitesse et d’adresse. Devant le succès et l’engouement du public, Laurie Keats, Lain Douglas et Graham Buckley organisent, en 1961, le premier Golden Shears, au Memorial Stadium, à Masterton. La foule s’y presse, immense, et les plus grands tondeurs participent à ce concours que retransmet la télévision. Des inter-défis entre la Nouvelle-Zélande et l’Australie sont organisés.
Des sponsors majeurs arrivent, attirés par la médiatisation et, en 1977, c’est le premier championnat du monde. Le Golden Shears World Council, créé en 1980 par la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Grande Bretagne, en codifie les règles et en assure la maîtrise. Depuis, tous les 2 ans, un Championnat du monde de tonte est organisé. Des tondeurs français, sous la bannière de l’ATM, participent à ces championnats qui sont organisés, pour la plupart, dans l’hémisphère Sud. Pour l’instant, même s’ils en étaient aux portes, aucun Français n’a été en finale encore, lors de ces championnats du monde. Néanmoins, le niveau français a fortement progressé, grâce aux échanges de travail et à la participation à de nombreux concours à l’étranger. En parallèle, l’ATM organise, sur tout le territoire national, des concours de tonte, afin de faire connaitre la discipline et le métier, ainsi que, chaque année, un championnat de France.
La tonte professionnelle relève d’une véritable performance sportive. La préparation physique intègre du foncier avec de la natation, du football et, lors des compétitions, les tondeurs y ajoutent du cardio. Cet entrainement, indispensable pour anticiper au mieux ces compétitions, conduit d’ailleurs à un double objectif. Si la confrontation avec les autres équipes, dont les meilleures mondiales, fait progresser le niveau national français, l’entrainement fait également évoluer le savoir-faire et la capacité de tonte individuelle tout en générant une émulation interne positive.
Les néo-zélandais, ont inclus l’étude de ce métier dans leur système universitaire et au travers de thèse sur l’entrainement sportif. Malgré l’absence de coaching ou d’entraînement structurés, faute de temps et d’argent, certains tondeurs français connaissent, pourtant, une progression remarquable. Sur le plan mental, lors des concours de tonte comme dans tout sport, les compétiteurs vont s’isoler pour mieux se concentrer, en s’adossant à des techniques telles que le yoga ou la méditation. Ce qui a pu conduire, en Nouvelle-Zélande, à des records de 867 brebis tondues, en 9 heures de travail et 12 heures de présence, par des tondeurs qui se focalisent sur ces compétitions ; ce qui n’est pas le cas en France. C’est malgré tout fondamental, que les tondeurs français, depuis des années, se soient confrontés à leurs homologues étrangers, apportant ainsi leur pierre à la progression de toute la filière. En faisant évoluer la pratique, ils contribuent à la reconnaissance de la profession et aux évolutions techniques d’un métier particulièrement difficile, car savoir tenir la bête, sans la blesser ni la traumatiser, peut être physiquement douloureux pour le tondeur. A l’heure actuelle, les meilleurs tondeurs en France sont dans l’ex-région limousine.
La tonte, une technique séculaire adaptée aux nouvelles technologies
Depuis de nombreuses années, pour répondre aux demandes des professionnels mais, aussi, des particuliers, des stages de tonte ont été mis en place, et vont du stage « initiation et débutant » (3 jours) au stage de perfectionnement (2 à 4 jours). Ils peuvent être complétés par des stages « tri de laine » (une journée intégrée dans les stages de perfectionnement) et « tonte aux ciseaux » (en général 2 jours). Les stages « initiation » se déroulent, en partie, dans des structures d’enseignement national agricole et dans des centres de formation pour adultes. Les stages organisés par l’ATM s’adressent aux élèves motivés, pour tondre leurs propres brebis, mais, aussi, pour ceux qui souhaiteraient devenir tondeurs. Ces stages sont une bonne base de formation pour les éleveurs et bergers afin de mieux connaître les outils propres à la tonte, et leur manipulation, afin d’intervenir sur leur troupeau, pour un éventuel écussonnage (lorsque la brebis souffre de diarrhée afin de dégager le derrière de la brebis des laines souillées, terrain favorable pour l’implantation des œufs de la mouche »myiase ») ou en cas de blessures graves qui demanderaient une suture afin de dégager la laine autour de la plaie. Les stages « débutant » s’adressent à toute personne souhaitant devenir tondeur ou tondeuse. Le but de ce stage est d’apprendre à tondre des brebis selon la méthode Néo-Zélandaise qui s’est avérée la plus adaptée aux outils utilisés et à la collecte de la laine (pour faire un tri bénéfique en vue de la transformation lainière). Le but de ce stage est de savoir tondre une brebis, en autonomie. Malgré tout, trois jours de stage ne suffisent pas pour apprendre à tondre… Après le stage débutant, il est conseillé de rejoindre une équipe de tondeurs expérimentés, pour être accompagné dans son apprentissage, puisque l’exercice du métier, comme c’est souvent le cas, permet d’avancer dans la maitrise de la technique et de la méthode. Les stages de perfectionnement vont, dès lors, permettre de corriger les fautes des débutants, avant qu’elles ne deviennent de mauvaises habitudes. Pour les tondeurs confirmés, comme dans tout métier, sont proposés des stages de »super perfectionnement » où seront surtout étudiés l’aisance et le rythme nécessaires pour gagner en rapidité tout en travaillant proprement, en étant perpétuellement attentif au respect de l’animal et de la laine récoltée. Les stages de « tonte aux ciseaux » sont organisés en direction des tondeurs qui veulent connaître le maniement de l’outil traditionnel.
La tonte, une nécessité pour le bien-être animal
La laine du mouton est une fibre dont la pousse est continue. Une laine non tondue se transforme en cocon de laine feutrée, humide, qui moisit et accueille de nombreux parasites : tiques, larves de mouches… La laine est un excellent isolant. Mais, en épaisseur trop importante, en période estivale, elle peut provoquer un coup de chaleur pour le mouton, en empêchant l’évaporation de la sueur.
Non, le mouton n’a pas mal
La méthode de tonte pratiquée par les professionnels permet à l’animal de se laisser aller et de ne pas trouver d’appuis pour se relever. Le mouton n’est pas entravé. Il est donc libre de ses mouvements. Le tondeur n’utilise pas la force pour contenir l’animal et on constate que le mouton est tranquille. Les moutons doivent être tondus à jeun. Cela évite que la panse ne comprime les poumons et rende la position du mouton inconfortable. Les coupures sont rares et, pour la plupart, superficielles. Elles sont soignées immédiatement. Au-dessus de 10°, un mouton fraîchement tondu et en bonne santé n’a pas froid, à condition qu’il ne soit pas mouillé ou en plein vent. Si la tonte est utile à l’homme, pour collecter une matière première naturelle aux qualités uniques, elle est surtout une condition du bien-être animal, indispensable à sa bonne santé. C’est pour cela que, dans l’apprentissage de la tonte, la contention de la brebis est l’élément majeur à appréhender avant toute chose, dans le respect perpétuel du bien-être animal. On va alors parler du ‘’toucher’’ lors des formations débutants. En effet, lors de la tonte de l’animal, la contrainte de la machine oblige le tondeur à manipuler la brebis dans différentes positions pour faire le tour de la toison. Vu que la main droite est prise par la machine et que la main gauche doit préparer la peau pour le passage de la tondeuse, il ne reste que les genoux et les pieds du tondeur pour tourner la brebis dans les différentes positions. Pour apprendre l’enchainement de ces différentes positions, l’instructeur fait longuement s’entrainer les novices avec une brebis entre les jambes avant de leur mettre une tondeuse dans les mains. Ce n’est que bien après, qu’il sera expliqué comment fonctionne et comment est constituée une tondeuse.
La valorisation des laines françaises
La laine de mouton a longtemps été une matière du quotidien grâce à la diversité de ses applications : habillement, matelasserie, literie, décoration, dont tapis et moquette, draps, tissus, objets. Elle constituait une source de revenus complémentaires pour les éleveurs. Puis elle a été conquise par l’industrie textile pour être abandonnée, après la seconde guerre mondiale, en raison du développement des fibres synthétiques. Sur le marché français, la laine 100 % française (collectée, lavée et transformée exclusivement en France) est devenue un produit rare. En 2013, plus de 8.000 tonnes parmi les 15.000 tonnes produites étaient exportées dont 5.400 tonnes en Asie (FAOStat, 2013) pour être partiellement réintroduites en France après lavage et transformation. Sur les 7.000 tonnes restantes, une partie était transformée en France et, l’autre, jetée après la tonte. La laine est devenue une charge pour les éleveurs : la vente ne rembourse que rarement le coût de la tonte. De surcroît, la sélection ovine basée sur la production de viande ou de lait s’est, peu à peu, désintéressée des caractères lainiers, conduisant à la détérioration de la qualité de la laine. Pourtant, face aux difficultés rencontrées par le secteur ovin et l’industrie lainière, la valorisation de la laine demeure une opportunité liée aux tendances, de consommateurs favorables aux matériaux naturels et aux produits made in France. Depuis plusieurs années, des initiatives privées ou publiques de valorisation de la laine, à des niveaux locaux et régionaux, émergent et réussissent à reconquérir des parts de marché. Les intérêts des artisans et industriels convergent vers l’utilisation de mêmes chainons de transformation de la laine pour des productions relocalisées ou stabilisées en France. De plus, la France est riche d’une grande diversité de races de moutons (environ une soixantaine). Cette diversité, handicap pour l’industrie lainière, est aujourd’hui un attrait pour les transformateurs et consommateurs intéressés par des produits uniques, aux spécificités locales et à l’origine garantie. A l’échelle du grand bassin allaitant, les brebis sont majoritairement issues de croisements entre les races Rouge de l’Ouest/Vendéen et Charolaise pour le Poitou-Charentes, Suffolk ou Texel/Charolaise voire Suffolk/Texel pour le Limousin, la Charmoise étant utilisée dans les deux régions pour saillir les agnelles. La conduite de troupeau est fréquemment en semi-plein-air avec deux périodes d’agnelage. Le championnat mondial de tonte pourrait être l’occasion de présenter la diversité des races françaises, de leurs laines et de la spécificité des produits qui en découlent. L’objectif serait donc de faire le lien entre « laine tondue » et « laine transformée » et de valoriser le potentiel de ce produit de l’élevage ovin que représente la laine.
La tradition ovine française
Si la France n’est pas parmi les principaux pays éleveurs de moutons, il existe malgré tout une tradition ovine. Cette tradition, au départ orientée vers la laine, la peau et la viande, a été au cours des siècles influencée par la gastronomie. L’élevage, à dominante familiale, s’est diversifié et tourné vers la production de produits de bouche de qualité; la laine ne devenant qu’un sous-produit peu valorisé. C’était là tout l’intérêt de la candidature de la France à l’organisation du Mondial de tonte de moutons. L’élevage du mouton en France, ce n’est ni la laine, ni le cuir ; c’est d’abord et avant tout la viande et le fromage. Cet élevage est fondé sur des siècles de traditions qui se sont traduites par l’élaboration de cahiers des charges de production et de transformation. Cette approche de la production, au travers de signes de qualité, déroute quelque peu nos amis anglo-saxons. Les signes de qualité, AOP, IGP, sont des marques qui appartiennent à un territoire géographique bien défini. Toute personne y résidant peut l’utiliser à condition d’en respecter les règles. La gastronomie française ne serait pas ce qu’elle est, si ces productions spécifiques n’existaient pas. Ce sont les grands chefs qui vont mettre en valeur l’Agneau des prés salés du Mont Saint-Michel, ou bien le Baronet du Limousin, dont Le Dorat est au cœur de la zone de production. La viande de ces deux élevages a un goût différent. C’est cette découverte d’une autre culture qui était l’un des points forts de la candidature de l’AMTM.
Le cheptel ovin
On compte plus de 7 millions d’ovins en France ! Dont 1 million de brebis laitières. Et plus de la moitié du cheptel (4 millions) se situe dans le quart sud-ouest du pays, en Nouvelle Aquitaine et Occitanie. Le Dorat est situé dans le département de la Haute-Vienne (87), au nord-est de la Nouvelle Aquitaine où l’agriculture occupe 60 % du territoire. L’élevage est prédominant : 80 % de la surface agricole est en herbe, ce qui constitue un enjeu environnemental fort et contribue largement à l’autonomie des élevages, (bovins et ovins viande étant les plus représentés). La Haute-Vienne est le département français qui compte le plus de brebis nourrices (250.000). L’élevage ovin est particulièrement présent dans le nord du département, autour du Dorat avec une production d‘agneaux, principalement de printemps pour une période d’agnelage autour du mois de mars. La saison de tonte des brebis s’étend essentiellement sur les mois d’avril, mai et juin, excepté pour les brebis agnelant en contre saison où la tonte s’effectue, souvent, avant l’agnelage. L’été est donc consacré à la tonte des agnelles de renouvellement et des agneaux, dès début juillet, période du projet des championnats du monde 2019. Un projet pour lequel la recherche des animaux ne posera donc aucun problème. Si l’on compte les 250.000 brebis de la Haute-Vienne, ajoutées aux 60.000 des départements limitrophes (Vienne, Charente, Indre, Creuse), ce ne sont pas moins de 300.000 brebis qui se trouvent dans un rayon d’une heure ou moins autour du Dorat. Le programme du concours, prévu la première semaine de juillet, justifie un besoin de 5.000 agnelles/agneaux et brebis. Les animaux seront trouvés dans un rayon de 30 minutes autour du site.
LA REGION NOUVELLE AQUITAINE
«La Région Nouvelle-Aquitaine est aux côtés de l’AMTM afin de faire du mondial 2019 de tonte de moutons, une grande réussite. Il est, en effet, tout à fait logique que cet évènement se déroule au sein de la première région agricole de France et d’Europe, qui se trouve être une véritable terre d’élevage, leader de la production ovine. L’excellence de nos élevages et de nos produits (viandes, fromages), dont plusieurs, sont sous signes officiels de qualité et d’origine, explique l’appui sans faille de la filière ovine autour de cet événement. La Région s’engage auprès de ses éleveurs pour développer la filière au niveau national et international.»
Le département de la Vienne
«Entre histoire et modernité, la Vienne contemporaine évolue dans un présent dynamique avec un regard attentif sur les nouvelles technologies ainsi que sur les richesses architecturales, culturelles, naturelles, qui façonnent et animent depuis des siècles cette terre. Partenaire actif du monde rural, le Conseil Départemental s’applique à soutenir les projets d’animation comme les 24 heures de tonte de moutons des Hérolles, un événement particulier et unique pour l’ensemble des professionnels désireux de sensibiliser le public et de promouvoir l’élevage. Dans cet esprit, il y a deux ans, le Département a fait de la marque Poitou (Vienne et Deux-Sèvres), un outil d’attractivité et de communication dont l’objectif est de valoriser le territoire dans toute sa diversité ! ».
La Communauté de Communes de vienne et gartempe
«La Communauté de Communes de Vienne et Gartempe est un territoire de 55 communes couvrant un tiers du Département de la Vienne. Sa prédominance rurale en fait un territoire historiquement tourné vers l’élevage et, plus particulièrement, l’élevage ovin. Par son partenariat financier aux 24 heures de la tonte, la collectivité s’inscrit une nouvelle fois dans une démarche de soutien et de reconnaissance des activités d’élevage de son territoire. Le Marché au Cadran, lieu de l’évènement, est également le témoin privilégié de l’action publique au service de la filière d’élevage. Financé par la Collectivité, il s’agit de l’investissement le plus important qu’elle ait porté à ce jour. S’investir auprès d’un tel évènement, c’est s’investir pour la valorisation de la filière ovine».
LA COMMUNE DE COULONGES
«Petite commune de 250 habitants, partagée en deux pôles distants de 6 km, Coulonges-les-Hérolles tire son originalité de cette situation : pôle administratif avec la mairie, la médiathèque, l’église et le cimetière à Coulonges ; pôle commercial avec la foire mensuelle, le « cadran » aux Hérolles*. Cette dualité est une richesse. Les traditions centenaires venues des foires médiévales sont encore très vivaces. En effet, avec environs 450 forains, on trouve de tout sur le champ de foire. Par contre, la modernité, avec le numérique présent à la mairie mais, encore plus, à la médiathèque, fait que Coulonges est tournée résolument vers l’avenir. La nouvelle application, née il y a quelques mois, est une des premières dans le Montmorillonnais. Son calme, sa rivière «la Benaize», son plan d’eau, ses petits chemins ombragés font aussi partie de ses atouts.
* Structure où les bêtes d’élevage sont vendues aux enchères ».
FEDERATION NATIONALE OVINE
«La Fédération Nationale Ovine est le syndicat des moutonniers de France. Nous travaillons au quotidien à la défense des intérêts des éleveurs ovins français, en faisant le lien avec l’ensemble des organisations professionnelles agricoles ainsi qu’avec les pouvoirs publics français et européens. Notre devise : allier des prix rémunérateurs payés aux producteurs, de la performance technique au sein de nos exploitations et des soutiens publics renforcés notamment via une PAC qui oriente et organise pour parvenir à obtenir un revenu apportant de réelles perspectives de croissance aux éleveurs ! Le renouvellement des générations, grâce notamment à une communication positive autour de notre métier et à l’amélioration des conditions de travail, est également un élément moteur pour notre syndicat. La FNO est fière de pouvoir compter sur les tondeurs de France pour valoriser l’ensemble de notre filière aussi bien au niveau européen qu’international ! Le collectif et l’unité seront la clé de la réussite pour mener à bien l’ensemble des challenges qui s’offrent à nous ! ».
CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA VIENNE
« La Chambre d’agriculture de la Vienne a pour mission le soutien des agriculteurs et des filières de productions agricoles. Nous défendons particulièrement les filières d’élevage qui contribuent au dynamisme de nos territoires ruraux. Il était donc important que la Chambre d’agriculture apporte son soutien financier et logistique à l’AMTM, l’association pour le Mondial de Tonte de Moutons, dans l’organisation « des 24 heures de la tonte » au Marché au Cadran des Hérolles, les 8 et 9 juin prochain. Un marché de producteurs « Bienvenue à la ferme » sera ainsi organisé le samedi soir. L’AMTM et la Chambre d’agriculture de la Vienne seront à nouveau partenaires lors de l’édition 2018 de « La Ferme s’invite » où 30.000 personnes sont attendues, le 22 et 23 septembre, avec la reconduite du concours international de tonte, très apprécié des visiteurs. Toutes ces manifestations, qui auront comme point d’orgue le concours mondial de tonte de 2019 (Le Dorat), sont autant de preuves du dynamisme de la filière ovine, et participent à l’image positive de la profession».
Le championnat du monde de tonte de moutons, un système de notation complexe
Lors d’un concours, dans la notation de la tonte, trois facteurs sont pris en compte. Illustration au travers d’un exemple :
le temps
Le plus évident
Une tonte effectuée rapidement diminue le temps de stress de l’animal, c’est donc un facteur primordial. Toutes les minutes que le tondeur passe à tondre ses brebis, il va concéder 3 points de pénalité (soit 1 point toutes les 20 secondes). De ce fait, un tondeur ayant tondu 8 brebis en 8 minutes aura 24 points de pénalité de temps (point entier).
Le respect de la laine pour la future transformation
Les juges de podium, effectuant une rotation devant chaque compétiteur, pénalisent les recoupes (second cuts), là où la laine a été coupée deux fois. Les juges évaluent la quantité de laine coupée deux fois et appliquent une ou plusieurs marques de pénalité. Notre tondeur concède 12 marques pour 8 brebis tondues soit 1,5 point entier (12 divisé par 8, on fait la moyenne sur le nombre de brebis tondues). A ce moment de l’évaluation, notre tondeur a concédé 25,5 points (24 pénalités de temps + 1,5 pénalité de podium).
Les finitions
Qui intègrent le respect de l’animal (blessures éventuelles) et la propreté du travail.
A l’arrière du podium, des juges évaluent les brebis sur la propreté. Ils regardent les coupures, les griffures du peigne et si le tondeur a laissé des mèches et de la laine qui auraient dû être tondues. Pour notre tondeur, ils ont trouvé de la laine sur le cou, évaluée à 4 marques de pénalité, une autre sur la croupe, pour 3 marques de pénalité, une coupure de la taille d’une pièce de 10 centimes, évaluée à 2 marques de pénalité, soit 9 marques de pénalité pour cette brebis. En tout, pour ses 8 brebis, notre tondeur a concédé 56 marques de pénalité, soit 7 points entiers (56 divisé par 8, on fait la moyenne sur le nombre de brebis tondues). Au total notre tondeur cumule 24 points pour le temps, 1,5 point sur le podium et 7 points de propreté, soit 32,5 points. Joli travail ! Il devrait se qualifier pour l’étape suivante !
Le tri de la laine, une deuxième étape de notation
Un concours de tonte comporte deux aires de jugement. Sur le podium, le travail des compétiteurs trieurs est jugé pendant la compétition. Puis, hors du podium, après le passage des compétiteurs, leurs différents lots de laines triées sont présentés aux juges. Il y a deux types de laine jugés, la toison «pleine laine» (laine de 12 mois) qui est étalée et triée sur une table de tri et, ensuite, roulée et déposée dans une caisse, et la laine d’agneau, qui est triée au sol. Chaque compétiteur a deux tondeurs dédiés qui tondent, en décalé, un nombre de brebis différent selon les phases qualificatives. Sur le podium, le compétiteur doit séparer, lors de la tonte, différentes parties de la toison de la brebis : le ventre, l’écusson (l’entre patte arrière) et les chaussettes, la casquette, les laines courtes (mèches courtes), les défauts de couleur (laines noires), la laine longue (la majeure partie de la toison). Il doit ensuite les placer dans différentes caisses. Pour les toisons pleine laine, le compétiteur concède des points de pénalité (lors du lancer de la toison sur la table de tri) pour les parties de laine tombées à coté de la table et pour les parties qui se superposent sur la table. Pour la laine d’agneau, le compétiteur doit «aérer» la toison. Un zéro indique une toison bien aérée et il concède 35 points de pénalité pour une toison mal aérée. Lorsque le dernier des deux tondeurs du concurrent éteint sa machine, le chrono est lancé. Le facteur temps joue également un rôle essentiel dans le tri de la laine. Les caisses de tri seront ensuite examinées pour valider si leurs contenus sont correctement repartis ; tout mélange de laine, notamment mis dans la caisse «roulée», étant pénalisé.
Glossaire des catégories d’un concours de tonte
TONTE à la machine
épreuves effectuée à la tondeuse électrique.
Catégorie Junior : Tondeurs débutants. En France, ce sont ceux qui ont débuté dans la même année (pour les concours de tonte 2017, les compétiteurs juniors devront avoir débuté en 2017).
Catégorie Intermédiaire : tondeurs amateurs, occasionnels et débutants dont les meilleures journées de tonte n’excèdent pas 100 Mérinos (laine tassée, peau fine, tonte délicate), 150 races à laine ouverte (laine non tassée, Texel, Suffolk, Vendéenne…) et 250 Lacaunes, laine très ouverte et peu lainée sur le ventre et sur le cou (Limousine, Caussenardes du Lot…)
Catégorie Sénior : tondeurs expérimentés dont les meilleures journées de travail n’excèdent pas 150 Mérinos, 250 brebis race à laine ouvertes et 400 Lacaunes.
Catégorie Open : tondeurs perfectionnés d’un haut niveau international dont les meilleures journées de travail dépassent les scores Séniors.
Forces
Les forces sont le nom des ciseaux de tonte. La tonte aux Forces est une des trois catégories du championnat du monde. Cette épreuve se différencie de la tonte machine effectuée à la tondeuse électrique.
Woolhandling
Catégorie du championnat du monde qui consiste au tri de laine.
Programme du 1er AU 7 JUILLET 2019
Lundi 1er juillet
Accueil des délégations
Speed Shear à Limoges (spectacle de vitesse de tonte)
Mardi 2 juillet
Réunion des juges, entrainement des compétiteurs
Visites organisées pour les délégations
Mercredi 3 juillet
Réunion compétiteurs, réunion du World Council
Visites organisées pour les délégations
Jeudi 4 juillet
Visites organisées pour les délégations (demi-journée)
Eliminatoires : All Nations
Junior, Intermédiaire, fille, forces
Demi-finale : All Nations
Junior, Intermédiaire, fille
Eliminatoires : All Nations –Woolhandling
Senior, open
Finale : All Nations
Junior, intermédiaire, fille
Contest : France-Pays de Galles
Remise des prix
Cérémonie d’ouverture, inauguration
Marché des producteurs de pays
Vendredi 5 juillet
Eliminatoires : All Nations
Senior, Open
Demi-finale : All Nations
Sénior
Demi-finale : Championnat de France
Open
Round 1 : Championnat du Monde – Tonte à la machine
Finale : Championnat de France
Forces, Woolhandling, Sénior, Open
Remise des prix, repas de gala et soirée festive
Samedi 6 juillet
Round 1 : Championnat du Monde
Forces, Woolhandling
Round 2 : Championnat du Monde
Tonte à la machine
Demi-finale : All Nations
Woolhandling (Sénior, Open), Forces, Open
Finale : All Nations
Woolhandling (Sénior, Open)
Contest : France – Espagne
Finale : All Nations
Forces, Sénior, Open
Remise des prix et soirée festive
Dimanche 7 juillet
Round 2 : Championnat du Monde
Forces, Woolhandling
Round 3 : Championnat du Monde
Tonte à la machine
Demi-finale : Championnat du Monde
Forces, Woolhandling, Tonte à la machine
Finale : Championnat du Monde par équipes
Forces, Woolhandling, Tonte à la machine
Finale : Championnat du Monde
Forces, Woolhandling, Tonte à la machine
Remise des prix, cérémonie de clôture et soirée festive
Tout autour des infrastructures nécessaires à l’organisation des compétitions, différentes animations seront proposées,
parmi lesquelles un village exposant et un village de la laine, des stands de produits régionaux, des présentations de races ovines françaises, des démonstrations de chiens de troupeaux, des lieux de restauration.
Contact presse
Marie-Luce Bozom – 06 15 15 63 20
phoebus-communication@orange.fr